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Guinée : Mamady Doumbouya promu général d’armée – Un nouveau chapitre pour la junte au pouvoir

Ce 1er novembre, Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire en Guinée, a été promu au grade de général d’armée, faisant de lui le plus haut gradé de l’armée guinéenne. Cette annonce, retransmise par la télévision nationale, marque une étape significative pour celui qui a pris le pouvoir en renversant l’ancien président Alpha Condé en septembre 2021. Alors que la Guinée célèbre le 66e anniversaire de la création de son armée, cette promotion soulève de nombreuses questions quant à l’avenir politique du pays et les ambitions de Doumbouya.

Mamadi Doumbouya, âgé de 43 ans, n’était qu’un colonel en 2021 lorsqu’il a dirigé le coup d’État contre Alpha Condé. Ancien chef du Groupement des forces spéciales, une unité d’élite mise en place par Condé lui-même, Doumbouya s’est rapidement imposé en tant que figure centrale de la transition guinéenne. En janvier dernier, il avait déjà été élevé au rang de général de corps d’armée sans passer par les échelons intermédiaires de général de brigade ou de division, soulignant l’ascension rapide et singulière de cet officier.

Sa promotion au grade de général d’armée coïncide avec une série de nominations de hauts officiers au sein de l’armée, renforçant ainsi le contrôle de la junte sur l’institution militaire. En plus de ce grade, Doumbouya a été décoré de la Croix de guerre et élevé à la dignité de Grand-croix de l’ordre national du colatier, la plus haute distinction honorifique en Guinée. Ces décorations, en l’honneur de ses “efforts pour la cohésion sociale”, contribuent à asseoir son autorité et son prestige au sein des forces armées.

Lorsqu’il a pris le pouvoir en 2021, Doumbouya s’était engagé, sous la pression de la communauté internationale, à organiser des élections démocratiques d’ici fin 2024. Cependant, au fil du temps, la junte a montré des signes de recul quant à cet engagement, suscitant des inquiétudes au sein de la population guinéenne et de ses partenaires internationaux. Les récentes déclarations de certains proches de Doumbouya, favorables à une candidature de celui-ci à la présidence, laissent entrevoir une potentielle prolongation de la transition militaire.

Cette incertitude politique alimente les tensions entre le gouvernement de transition et ceux qui aspirent à un retour à un régime civil. Si la junte persiste dans cette voie, le risque d’un isolement international pour la Guinée pourrait se renforcer, menaçant l’aide extérieure nécessaire à son développement.

Les défis de la junte pour la stabilité de la Guinée

Un pays riche en ressources, mais confronté à des défis sociaux et économiques

Avec ses ressources naturelles abondantes – notamment en bauxite et en fer – la Guinée pourrait théoriquement se positionner comme un leader économique en Afrique de l’Ouest. Pourtant, des décennies de régimes autoritaires et de mauvaise gouvernance ont laissé le pays dans une situation économique difficile. Doumbouya a promis de réformer les institutions et de relancer l’économie. Cependant, ces objectifs ambitieux semblent souvent contrecarrés par les réalités du pouvoir militaire et l’absence de volonté de céder rapidement la place aux civils.

Les critiques d’Alpha Condé et la pression pour la démocratie

L’ancien président Alpha Condé, toujours en exil mais actif sur les réseaux sociaux, a récemment appelé les forces de sécurité à “sauver la démocratie”. Dans un message publié peu après l’annonce de la promotion de Doumbouya, Condé a exhorté l’armée guinéenne à rester fidèle aux principes de droits de l’homme et de libertés publiques. Il dénonce la situation actuelle comme étant “désastreuse” pour le peuple guinéen, rappelant les dérives autoritaires de la junte.

Mamady Doumbouya : une figure controversée dans une région instable

Le modèle des coups d’État en Afrique de l’Ouest

Mamadi Doumbouya s’inscrit dans une tendance plus large de prises de pouvoir par la force en Afrique de l’Ouest, avec des officiers militaires qui se sont imposés successivement au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Cette montée en puissance des juntes militaires dans la région suscite des inquiétudes quant à la stabilité politique de l’Afrique de l’Ouest et la capacité des institutions démocratiques à résister aux velléités de pouvoir des militaires.

La promotion de Doumbouya en tant que général d’armée envoie un signal fort de son intention de s’imposer durablement comme un leader militaire de premier plan. Alors que la pression internationale persiste, il reste à voir si la junte se conformera aux demandes de la communauté internationale ou poursuivra son propre agenda politique.

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